Pour un loup garou, commentaire et suite...
Hier, en venant, j’ai vu une vache mâle descendre d’un taxi, sans pis mais pissant dru ! L’invité d’honneur d’une noce prochaine, peut-être ?
Un break bien sûr, le taxi !
Non, je n’ai pas exagéré, juste interprété ; quand on voit quelqu’un près d’une portière ouverte, il semble juste de penser qu’il vient de descendre de voiture, alors… une vache sans pis (pisque mâle), pourquoi pas ?
J’étais tenté de jouer avec ‘Apis sans pis qui pissait’, j’en reste là car l’irrévérence est comme le sel : point trop n’en faut ! Encore que… les dieux d’Egypte ont le sens de l’humour, eux ! Comme celui qui donna le pis au lait de nos belles tarentaises !
J’ai interrogé le gardien (celui qui dort sur la banquette devant) de villa, il m’a confirmé, mais je ne suis pas certain qu’il m’ait compris, que c’est à pattes (à pi, hé !) qu’il était venu, son acheteur était dans la voiture avec la provende car ici c’est auberge espagnole...
C’est vrai, il est grand l’animal et le break n’était pas immense mais qui sait, ici ? Ne voit-on pas ainsi des porcs ou des moutons, vautrés sur l’impériale de taxis, tirant la langue ou échangeant des blagues à propos de ces gens qui les regardent passer avec envie ?...
Le jeune taureau m’a regardé et même sourit ce me semble, il sait bien que c’est pour la noce qu’il est là mais que ce ne sera pas vraiment sa fête à lui, tant pis, il préfère en rire ; dans sa prochaine vie, il sera dans un pré vert avec un train poétique passant à heures fixes, ou sans rime ni raison, comme on le raconte dans l’étable centrale !..
Derrière moi, simplet a crié « Hé, blanc ! » ce qui veut dire Yovo !
Un Z qui veut dire Zoro, disait un refrain, d’accord mais … gardons le cap, pas d’épée !
Un Y qui veut dire Yovo, ça ne sonne pas juste, un igrec, un nègre, quand yovo est tout le contraire ? Ailleurs, le yovo d’ici, on le crie Toubab !
Un B alors, mais pour quoi dire, bonobo ou beninensis bien sûr, mais ça ne sonne pas et je croirais entendre le muezzin voisin et ses dysharmonies ; Il (Allah ou identique) sait pourtant que je n’ai pas l’oreille musicale, c’est dire…
Un C peut-être qui disait Cémoi près de chez moi, non, ce serait trop, pas C !
Le V de Vérité, l’A d’Amour, le P de Paix et puis le J de Justice et le P de Partage sont les lettres de ma devise et je les veux vives et actives pas comme ces L.E.F de nos mausolées publiques, ces monumentales épitaphes !
Mais qu’importe après tout ! Ici, je suis le blanc, le vieux, ou doyen, ou tonton ou papa, qu’importe je suis celui dont le disque n’est pas toujours sur la bonne face et qui dit bonsoir au lieu de bonjour et bonjour quand il faudrait dire bonsoir, je suis celui dont on sourit et qui sourit en retour, sans malice !
Je suis… demandez-le leur ! Ils vous diront… peut-être… à leur manière…
La poule qui caquette à mon approche, rameute ses poussins et prend parfois des airs menaçants, comme si j’étais l’un de ceux, pas toujours nés griots, qui s’amusent à lancer des pierres, vous dira peut-être m’avoir entendu caqueter des réponses… incomprises !
Et le margouillat, qui me fuit aussi, mais pour me narguer et moquer ma patte folle, vous dira tous les mots qui se disent à mon passage et dont je n’entends rien ! Qu’importe ? qu’importe !
Il est vrai, VAPJP, ça ne se peut aisément prononcer mais, qu’importe encore, ce n’est pas écrit pour être dit mais pour être vécu, qu’en dit-on dans vos chaumières, étages, terriers et gourbis ?