Vitrine...

Publié le par M. AFRYC

L’absence de vitrine transporte sur le trottoir ce que nous autres sommes habitués à voir depuis le trottoir. Toutes choses passent donc la nuit à l’intérieur et le jour en devanture, avant-magasin… L’exigüité des magasins en fait des entrepôts nocturnes où tout est entassé sans peut-être assez de soin car ce qui est mis en devanture au matin et vendu pour neuf ne l’est que pour n’avoir jamais servi à l’usage pour lequel il est fait.
 
Les emballages –quand ils existent encore- sont abimés, cornés, salis ; ce qui n’en a pas est marqué par les frottements, parfois marqué de coup, rayé, sali… Les fruits et légumes sont marqués par l’entassement, les œufs s’en foutent (ils auront cent ans, toujours).
 
Un rénovateur de canapés et fauteuils opère dans le quartier ; il désosse les meubles et les reconstruit à neuf ; ceux qui sont terminés s’alignent le long du trottoir, gênent parfois le virage d’un camion, prennent la poussière toujours et des coups parfois ; d’autres, crevés et poussiéreux attendent leur tour !
Son voisin travaille dans l’aluminium, une vitrine qu’il a faite se patine au soleil, à la poussière et aux gaz…
Un autre menuise, un lit terminé attend on ne sait quoi, cuit au soleil et rentre dormir dans l’atelier aux murs fantaisistes de planches, de tôles et nattes…
 
Que de manutention, tout n’est pas à la taille, poids et volume d’une pile d’assiettes, il y a les sacs de riz qui font muraille de Chine le jour : 2,5 à 50 kg, les bassines de graines, les caisses de boissons, les sacs de n’importe quoi, tous de 50 kg aux oreilles de plus en plus marquées par la fatigue… Ailleurs, des chaises, des meubles de toutes sortes du premier berceau au cercueil final en passant par toute la gamme des assis/couché et rangements divers… Et tout cela qui vieillit, prend des coups, s’encrasse de sable et de poussières diéselisées !
 
Vus de la route, les salons en carrés militaires, ça en jette ! Croit-on ! Et toutes les mains qui passent et traînent sur le cuir, le skaï et le bois… 
 
Tout est neuf mais, vieilli avant l’âge et l’usage ; tout semble d’occasion du genre ‘peu servi’, juste entrer-sortir…

Publié dans carte postale

Pour être informé des derniers articles, inscrivez vous :
Commenter cet article
M
Ah ! J'oubliais... Tu intègres désormais ma "meute fidèle". Désolé hein ! (Tu peux cependant gueuler désormais, pour ça et pour tout ce que tu veux)
Répondre