Patchwork routier...
La portière, si ce n’est toute la cabine, était lyonnaise ; la bâche portait une mention du Jura ; la remorque avait une inscription néerlandaise ; il avait des plaques de la RB et c’est au bord d’une de ses routes qu’il était en panne. Un triangle le signalait ; sous le camion, sur un lit de camp, le chauffeur dormait insoucieux du bruit du trafic comme de la mauvaise qualité de l’air saturé de gaz, de poussières… S’il dormait du sommeil du juste, il est sûr alors que les justes sont sourds !
Sous d’autres camions, c’est une sorte de hamac qui pendouille à demeure devant les roues arrière ; temps de repos parfumés à l’essence, au caoutchouc et goudron chauds… tue mouches ?
Les essuie-glaces érigés servent d’étendage comme les capots et autres sabords, il est vrai que chauffeurs et aides vivent par et pour leur camion et ne s’en éloignent guère ; garder, veiller, entretenir, laver… rouler… toute leur vie !
Et souffrir la pollution que l’on suit sans souci de celle qui nous suit ! Panaches blancs, Jolly Roger de pirate sans merci, ou simple vapeur bien polie…