Demain on rase gratis !

Publié le par M. AFRYC

La fenêtre qui ‘ouvre’ sur un mur, la cour fermée par un portail armé de verrous et de cadenas ; isolation dans son cocon avec pour interlocuteur le poste qui récite les choses que l’on aime et que l’on aimera répéter à un autre qui, agissant de même, n’entendra rien de nos propos, comme nous-même n’entendons rien de ce qu’il dit !

 

Pourquoi s’étonner alors de cette soumission au gourou, maître à pensée, dirigeant de ceci ou cela ?  Et l’on se défend : « nous sommes sous-développés », « c’est l’Afrique », avec un geste fataliste…

Autant dire que ‘ça ne dépend pas de nous’ ! 

Pensée entretenue par ceux ‘dont cela dépend peut-être’, politiques et maîtres à penser…  Comment ne pas faire le rapprochement avec ce que disait Omraam Mikhaël Aïvanhov à propos de l’Eglise :  

« Pourquoi l’Église entretient-elle les chrétiens dans les illusions avec des promesses qui ne se réaliseront jamais ? Physiquement et spirituellement, ils sont malades, faibles, pauvres… Peu importe, elle les console en leur disant : « Ne vous inquiétez pas, ce n’est qu’un mauvais moment à passer, la terre est une vallée de larmes, mais quand vous la quitterez, vous serez reçus dans les tabernacles du Seigneur. » Eh bien non, cela ne se passera pas ainsi, car ils n’ont rien fait pour mériter si facilement et si vite une telle grâce. Pourquoi tromper les gens ? Il faut leur dire : « Espèce de paresseux, débrouille-toi un peu ! Si tu es dans de mauvaises conditions, c’est que tu l’as mérité. Mais quelles que soient ces conditions, tous les jours tu peux non seulement faire un travail sur toi-même mais aussi aider les autres ». Au lieu de cela on les rassure : « Ici, c’est comme ça, mais de l’autre côté tu seras dans la splendeur et l’abondance. » Et la réalité, c’est que s’ils n’ont pas fait un véritable travail spirituel, de l’autre côté ce sera pareil, et même pire. »

 

Oui vraiment !…  Vous attendez dans une salle avec votre jambe cassée, vous attendez que de l’argent vous parvienne pour qu’on s’occupe de vous ; vous avez accouché à l’hôpital mais ne pouvez pas rentrer chez vous, ‘On’ attend votre règlement pour vous libérer…  On vous vire de l’école parce que tout n’a pas été payé ou qu’il vous manque un livre…  Mais il n’est pas interdit de penser que cela ira mieux demain ; oui, patientez encore un peu car, c’est sûr, cela ira mieux bientôt !

 

Il se peut après tout que ces gens qui soulignent aussi souvent que possible leur sous développement en soient fiers comme ils seraient fiers de l'image d'eux que ramènent les touristes chez eux.  Ici aussi, il faut que ça change, mais il ne faut pas que ça touche à mes habitudes, je suis chrétien et je pardonne à mes bourreaux, je les embrasse et leur pardonne ; mon salut est dans la soumission, l'acceptation...  de grâce, ne touchez pas à la poubelle où je vis, elle est ma porte de salut !

C’est pour cela peut-être qu’ils cassent les jouets qu’on leur offre, ne prennent aucun soin de ce qui leur est donné…  ou cette culture du gaspillage, née de la profusion naturelle d’il y a mille et mille ans peut-être, mais qui perdure…

C’est pour cela peut-être qu’ils ne voudraient pour rien au monde ne plus être entassés dans les transports, avoir des véhicules raisonnablement anciens et normalement entretenus, ne pas mettre sur le toit un volume identique à celui du porteur : c’est ainsi que les touristes les aiment, c’est pénible parfois de respecter son image de marque !


C’est pour cela peut-être que l’homme du bar que j’ai vertement repris hier parce qu’il secouait son balai au-dessus des verres et du comptoir, m’a souri et remercié gentiment à mon départ « pour la leçon, M’sieur ! »

Publié dans Humeur

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