Je bruite donc j'existe !

Publié le par M. AFRYC

La pollution sonore, diurne ou nocturne ; l'agitation des jours dans la chaleur, la poussière et les gaz d'échappement ; ce tohu-bohu qui gêne ou interdit toute mise au calme nécessaire à la méditation à la réflexion personnelle est pain béni pour tout bon parleur soucieux d'endoctriner et assujettir les foules. D'un boucan à l'autre s'écoulent les heures...

Comment évoluer et grandir, se perfectionner si nulle paix intérieure n'est possible ? Comment adapter sa pensée à la recherche de la vérité si la réflexion est parasitée par des bruits incessants, rythmés par des basses qui se perçoivent autant par l'estomac que par l'oreille ? Peut-on vraiment imaginer la paix en regardant une prairie en fleurs si dans nos oreilles coulent à flot des bruits de guerre et de haine ? Voir la lumière d'un texte qu'on découvre avec dans les oreilles des brailleries d'une haute portée intellectuelle qui nous serinent : "ça pue, cé ki ka PT", par exemple ?

Restait à inventer le SMS et à l'imposer comme moyen de communication, à faire des écrans si petits qu'un mot ne s'y tient pas à l'aise ; on abrège, on phonétise, à quoi bon des mots quand des sons suffisent ? Nos ancêtres cavernicoles usaient-ils de mots, les bêtes serviles ou sauvages emploient-elles des mots pour communiquer ? Faut-il donc des mots pour communiquer des pensées et, d'abord, est-il utile de communiquer des pensées si les imposer satisfait davantage ? Faut-il même penser après tout, n'y a t'il pas des gens dont c'est le métier ? Peuple joue, amuse-toi, l'élite pense à ta place, à toi les jeux et les peines, à nous les plaisirs de te faire croire que nous ne nous agitons que pour t'aider !

Moi, ne suis-je pas celui dont le bruit surpasse tous les autres ? N'est-ce pas pour cela que je suis l'élite et la tête pensante que doivent suivre toutes les sardines que je fais sortir de leur boite ?

P.N. 1 janv. 07

Publié dans carte postale

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