Rébarbatif le figuier d'Inde ?

Publié le par M. AFRYC


Fragile comme une fine porcelaine, cette fleur vit ce que dure un jour de solstice ; elle annonce la figue puis se croqueville et fige !

J'ai oublié d'où m'est venue la première raquette ; certains la croient négligée dans ce pot trop étroit où il végète bien pourtant ; cette année, par trois fleurs elle me dit merci. 

Des fils d'araignées parfois se crochent à ses glochides, s'y tressent, y vieillissent, grisâtres et laids ; ah ! les ôter sans cueillir au passage quelques aiguillons (façonnés comme des harpons, pour quelque obscure raison), il faut être habile comme au mikado !

Dans ce coin de fenêtre-ci, peut-être rêve-t-elle de ces cousines, qu'écrivant ici je décris à mi-voix ; celles du Sénégal qui défendent de leurs longues épines le sentier des
jardins ou ce cousin de Cotonou poussé sur un tas de sable aux coins de deux vons devant une parcelle oubliée, pour le bonheur des margouillats et de quelques amoureux à de l'ombre d'un manguier.

Las, à ces aiguilles se prennent souvent les plastiques et autres papiers abandonnés au gré du vent, qui s'y crochent et le consacrent gardien de dépotoir que viennent anoblir ses fleurs fragiles et ses doux fruits rébarbatifs.


Publié dans Instantanés

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