Un jour comme un autre

Publié le par M. AFRYC

Le muezzin de semaine –je le nomme ainsi parce que nous sommes lundi et que sa voix est nouvelle pour moi !- a eu un succès certain ce matin, auprès des chiens ! Tous ceux qui habitent ce quartier, il semble bien, se sont mis à chanter aussi et prier avec des accents étrangers mais néanmoins sincères et convaincus ; non pas crier mais bien chanter et moduler des You-hou-hou au soleil encore bien endormi !
Ici, chaque sac perdu, abandonné, jeté quelque part est une graine de dépotoir ! Et elles germent vite ces graines-là ! C’est ce qui fait qu’en tout lieu le regard ou le pied heurte un de ces épandoirs dont l’odeur a tôt fait de heurter le nez ! 
Cycle d’une cassette d’imprimante : vous en avez épuisé les ressources et la jetez ; d’ici en là, elle finit sur un dépotoir, elle y reste un peu, beaucoup, on l’y trouve, lui trouve un attrait, un intérêt, la ramène à la maison, elle y traîne, elle y sert à qui sait quoi, une petite main la trouve, s’en amuse, la démonte (casse), la déroule, elle traîne encore poussée de ci de là et finit sur le feu qu’on allume au coin de la concession ! Flamme rouge sombre, fumée noire, la cassette vous revient, dans les poumons !
Le champ de manioc a été ramassé ; ce qui restait de tiges après un passage de chèvres a été mis en tas ; dimanche est passé et lundi le feu a été mis aux tas enrichis de sacs de plastique noirs, bleus ou rayés. Lundi soir, les cendres fument encore, d’étranges odeurs flottent, on aperçoit des canettes, une gamelle en métal, des bouts noirs et racornis, des piles éclatées, des fils de métal… la terre s’enrichit de métaux lourds, d’acides divers, c’est ce que nous retrouverons dans les tubercules, racines, feuilles ou fruits qui pousseront là ! Pour les hydrocarbures, la nationale est à côté, merci : A la vôtre, Messieurs, Santé !
 

Publié dans carte postale

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