Clavarnaque par clavardage !

Publié le par M. AFRYC

Cet écran que mon oeil caresse n'est pas le mien ; le mur devant moi n'est pas causant, la connexion est lente alors mon regard divague entre la porte ouverte sur la rue et cet autre écran !

Deux grands adolescents se concertent, le coude du plus proche se pose parfois sur le dossier de ma chaise (inconfortable), ils jouent au chat et à la souris !  L'image de leur correspondant attire mon regard : un homme visiblement nu et dont le regard n'apparaît pas ; je pense à un hameçonnage gay et je me trompe !

L'image du correspondant ne les intéresse pas, ils la quittent pour aller fouiller dans une collection de portraits, choisissent leur modèle ; au-dessous de l'homme nu, la photo d'une jeune fille s'affiche, l'échange se poursuit !

Sans doute qu'une photo de garçon serait affichée si le correspondant s'était annoncé gay et le discours n'aurait pas varié de beaucoup, le canevas est connu !

Les parents ont été tués dans un accident (c'est toujours possible), ou pendant la guerre au Togo (c'est mode), on se retrouve seul avec un frère ou une soeur plus jeune à charge, parfois un oncle ou une tante les a recueillis mais ça ne va pas entre eux (Cendrillon) !
Plus ou moins vite on évoque les besoins : on vient d'être renvoyé de l'école parce qu'on n'a pas fini de payer la contribution, que manque tel livre essentiel...  ou bien c'est la maladie ou l'accident de soi-même ou du petit frère, l'ordonnance qu'il faut payer...  ou encore la chambre qu'il faut quitter parce qu'on n'a pas de quoi la payer...  et bien sûr les vêtements qu'il faudrait remplacer et l'estomac désespérément vide !

Quant à la façon dont l'adresse a été obtenue, une allusion a un contact ancien sur un site de rencontre suffit souvent ou l'aveu (qui fait sincère) d'avoir piqué l'adresse en haut d'un autre écran...  Le correspondant qui voit venir une nouvelle proie n'est guère chatouilleux, je crois !

Le besoin d'argent  est le principal motif de ces cybarnaques, pour pouvoir frimer, s'afficher, bien vivre quelques jours...  Et c'est un jeu aussi : savoir attirer le chasseur dans le piège qui lui est tendu !  Leur morale est toute contenue dans cette affirmation : "Dieu fait !",

Mais l'interlocuteur n'est-il jamais sincère ?  

On me dit que j'ai le droit de rêver ! 

Ce qui est sûr, c'est que si un grain de riz tombait dans le chaudron pour chaque quintal de bits échangés dans ce type de cybarnaque, il serait vite plein et sans doute même que chacun au pays ferait plus d'un repas chaque jour !

Publié dans Instantanés

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