Zone humide, eau de vie et de mort !
De ma chambre en façade ou de la terrasse, le regard se perd au loin par delà les palmiers où l'air devient grisâtre et rend tout indistinct.
Mais il y a d'abord la route nationale qui est surtout l'internationale voie de communication de Côte d'Ivoire jusqu'au Nigéria. Ici, c'est une deux fois une voie, les véhicules y circulent sans cesse dans le vrombissement permanent des moteurs et les hachures stridentes des klaxons et des sirènes en tous genres.
Cette voie est une artère vitale et j'imagine volontiers ces camions, voitures et motos roulant en un flot incessant, comme des cellules sanguines transportant la vie et aussi la mort !
Il est court le temps où le calme règne après la mi nuit, et l'on peut alors entendre le chant des crapauds ou autres nocturnes vivant dans les herbes noyées. Leur paradis et celui des moustiques...
Au bord de cette voie, un panneau indique un terrain à vendre ; je comptes dix cocotiers et un poteau téléphonique en clôture, et puis un palmier à huile, des arbustes et herbes variées noyées sous quarante centimètres d'eau !
C'est ainsi qu'est cette zone, là où le remblais a été trop chiche. Des moellons servent de gués pour passer du sable humide au seuil de l'île où l'on dort et vit ! L'eau est grise, rougeâtre ou verte, elle sent mauvais mais on y patauge ... chaussures en bandoulière parfois, pantalon ou boubou retroussé toujours !